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L'inscription de l'attiéké, un plat emblématique de la Côte d'Ivoire, au patrimoine immatériel de l'UNESCO représente une reconnaissance significative de son importance culturelle et économique. Ce mets, souvent décrit comme le "couscous ivoirien", est élaboré à partir de semoule de manioc fermentée, et est un élément central de la gastronomie ivoirienne.
Un plat au cœur de la culture ivoirienne
L’attiéké est bien plus qu’un simple aliment ; il incarne l’identité culturelle des Ivoiriens. Originaire des peuples Ebrié du sud de la Côte d'Ivoire, ce plat est consommé quotidiennement par une grande partie de la population, que ce soit au petit-déjeuner, au déjeuner ou au dîner. Il est souvent servi avec du poisson braisé ou du poulet, accompagné d'une sauce tomate épicée et parfois d'aloco (frites de bananes plantain).
La préparation de l’attiéké est un processus artisanal qui implique plusieurs étapes, allant de l'épluchage et du lavage du manioc à sa fermentation et cuisson à la vapeur. Ce processus est traditionnellement réalisé par des femmes qui jouent un rôle crucial dans sa production, contribuant ainsi à l'économie locale.
Une reconnaissance internationale
L'inscription de l’attiéké au patrimoine immatériel de l'UNESCO a été précédée par une démarche visant à protéger son appellation. En 2024, l'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) a accordé à l’attiéké le statut de "marque collective", garantissant que seul le produit fabriqué en Côte d'Ivoire puisse être commercialisé sous ce nom. Cette mesure vise à prévenir la contrefaçon et à valoriser le produit sur les marchés internationaux.
Le Directeur général de l'Office ivoirien de Protection intellectuelle a souligné que cette labellisation est essentielle pour préserver l'identité culturelle du pays. En empêchant d'autres nations d'utiliser le terme "attiéké" pour des produits similaires, la Côte d'Ivoire renforce non seulement son image sur le marché mondial mais également celle des producteurs locaux.
Impacts socio-économiques
Cette reconnaissance a des implications économiques significatives pour les producteurs d’attiéké. En améliorant la visibilité et la réputation du produit, les producteurs espèrent une augmentation des ventes et des revenus. La labellisation pourrait également encourager des investissements dans des méthodes de production plus industrielles, permettant ainsi d'améliorer les conditions de travail et les rendements.
Par ailleurs, les femmes impliquées dans la production d’attiéké expriment le besoin d'un soutien gouvernemental pour moderniser leurs techniques tout en préservant les méthodes traditionnelles qui font la richesse du produit. L'industrialisation pourrait leur permettre d'accroître leur production tout en maintenant la qualité qui fait la renommée de l’attiéké.
L'inscription de l'attiéké au patrimoine immatériel de l'UNESCO souligne non seulement la valeur culturelle et gastronomique de ce plat, mais elle ouvre également des perspectives économiques prometteuses pour ses producteurs. En protégeant ce trésor culinaire, le pays affirme son identité tout en s'inscrivant dans une dynamique globale de valorisation des savoir-faire traditionnels.
Source : AFP / JOLIBA FM
Crédit photo : Le360 Afrique
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