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Des villageois fuient leurs maisons avec leurs effets personnels un jour après que des hommes armés ont tué 16 personnes dans leur village de Tiortyui, à environ 30 kilomètres de Makurdi, dans l'Etat de Benue, dans le centre du Nigeria. Huit personnes ont été également tuées dans une autre attaque contre un village voisin, portant le bilan à 24 morts. Plus de 4.800 Nigérians ont fui leurs foyers après des attaques meurtrières menées par des hommes armés dans cinq villages dans le centre du Nigeria, selon une membre du gouvernement nigérian.
Un total de 24 personnes ont été tuées par des hommes armés dans l'Etat de Benue, dans le centre du Nigeria, dernières violences en date imputées à des gangs armés, ont déclaré mercredi les autorités locales.
"Des éleveurs (peuls) présumés ont envahi et tué 8 personnes à Mbadwem dans la zone de Guma et 16 (autres personnes) à Tiortyu dans la zone de Tarka", a affirmé le porte-parole des autorités locales Nathaniel Ikyur.
"Des dizaines d'autres personnes ont été blessées et sont soignées dans un hôpital de l'État", a ajouté M. Ikyur dans un communiqué.
La police locale a seulement confirmé l'attaque menée à Tiortyu, en donnant un bilan de 9 personnes tuées.
Le centre du pays le plus peuplé d'Afrique est le théâtre de nombreux conflits entre pasteurs nomades majoritairement musulmans et cultivateurs chrétiens, au sujet du contrôle de l'eau et des terres.
Avec les changements climatiques, les conflits se sont multipliés, et différentes communautés ont mobilisé des groupes armés pour assurer leur protection. Certains se sont tournés vers des activités criminelles.
Ces "bandits" se livrent à des enlèvements de masse dans les écoles, pillent les villages et tuent ceux qui résistent ou ceux dont les familles ne peuvent pas payer les rançons.
Dimanche, plus de 100 personnes ont été tuées par des hommes armés dans d'autres attaques menées dans l'Etat du Plateau (centre), selon trois responsables locaux.
Alors que le gouvernement est critiqué pour son incapacité à enrayer ces violences quasi-quotidiennes, le président Muhammadu Buhari a dénoncé mardi des massacres "odieux", appelant à une réponse "sans pitié" contre les assaillants.
Le gouverneur de l'Etat de Benue, Samuel Ortom, a quant à lui appelé la population à se défendre par elle-même.
"Il est de plus en plus évident chaque jour que mon peuple est maintenant une espèce en voie de disparition et que nous ne pouvons plus attendre de l'aide de qui que ce soit", s'est lamenté M. Ortom.
"Maintenant, nous n'avons qu'une seule option : nous défendre ou nous éteindre. C'est une affaire de survie", a-t-il ajouté.
Outre la lutte contre le banditisme, l'armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est en proie à une insurrection jihadiste depuis plus de dix ans, et dans le sud-est, où persistent des tensions séparatistes.
© Agence France-Presse
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