271 vues
Le 7 octobre 2024, le président tunisien Kais Saïed a été réélu avec un score impressionnant de 90,7 % des voix, selon l'Instance Supérieure Indépendante des Élections (ISIE). Cette victoire s'accompagne d'un taux de participation alarmant de 28,8 %, le plus bas depuis l'avènement de la démocratie en 2011, ce qui soulève des questions sur la légitimité de ce scrutin.
La faible participation est révélatrice d'un désenchantement croissant parmi les électeurs tunisiens. Sur près de 10 millions d'inscrits, seulement 2,4 millions ont voté pour Kais Saïed, tandis que ses deux concurrents, Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui, ont obtenu respectivement 7,35 % et 1,97 % des suffrages, selon l’ISIE. En effet, seulement 6 % des votants appartenaient à la tranche d'âge des 18-35 ans, une catégorie qui représente environ un tiers de l'électorat initialement inscrit. Cette situation est d'autant plus préoccupante que seuls deux candidats avaient été autorisés à se présenter, après l'élimination de plusieurs rivaux potentiels.
Les observateurs notent que cette réélection pourrait permettre au président de renforcer davantage son emprise sur le pouvoir. Malgré les controverses entourant son élection, des centaines de partisans ont célébré sa victoire dans les rues de Tunis. Les klaxons et les chants patriotiques ont résonné alors que Saïed promettait de "poursuivre la Révolution de 2011" et de bâtir un "pays nettoyé des corrompus". Toutefois, cette célébration contraste avec le sentiment d'abandon ressenti par une partie significative de la population.
Bien que Kais Saïed ait remporté une victoire écrasante sur le papier, les défis auxquels il fait face sont nombreux et complexes. La légitimité de son mandat sera sans doute remise en question tant que le fossé entre le pouvoir et le peuple continuera de se creuser.
Crédit photo : Beur FM
Commentaires(0)