24 heures après des mutineries dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour réclamer le départ des chefs de l'armée et des "moyens adaptés" à la lutte contre les djihadistes dont le pays est victime depuis 2015, le président Roch Marc Christian KABORÉ a finalement été arrêté ce lundi 24 janvier par des militaires à la suite de deux grosses journées très agitées à Ouagadougou.
"Le président KABORÉ, le chef du Parlement et des ministres sont effectivement aux mains des soldats" à la caserne Sangoulé LAMIZANA de Ouagadougou, a indiqué une de ces sources, information confirmée par une autre source des services de sécurité, selon l’AFP.
Que s’est-il passé ?
En effet, tout commence samedi 22 janvier 2022, des incidents éclatent à Ouagadougou et dans d'autres villes du Burkina Faso entre les forces de l'ordre et des manifestants qui ont bravé une nouvelle fois l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'impuissance des autorités face à la violence djihadiste qui ravage le pays depuis 2015.
Le dimanche 23 janvier, des coups de feu retentissent dans plusieurs casernes du pays: dans le camp Sangoulé LAMIZANA, à la sortie ouest de Ouagadougou, dans le camp militaire de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, à la base aérienne proche de l'aéroport, ainsi que dans des casernes de Kaya et Ouahigouya (nord). Aussi dans le camp SANGOULÉ abrite la prison où est détenu le général Gilbert DIENDÉRÉ, proche de l'ancien président Blaise COMPAORÉ renversé en 2014.
L’intensité de ces évènements a poussé le gouvernement dans la journée du dimanche à faire un communiqué pour démentir « toute prise de pouvoir par les militaires », un coup d’État déjà en marche sur les réseaux sociaux, qui seront coupés un peu plus tard dans toute l’étendue du Burkina Faso.
Dans la soirée de cette journée très tourmentée, le Président décrète un couvre-feu. Le ministère de l'Éducation annonce que les écoles resteront fermées les deux jours suivants.
Cependant, toutes ces mesures ne serviront à rien car le lendemain lundi 24 janvier, le Président sera finalement arrêté, après que des soldats aient pris position devant la télévision nationale, sans que l'on sache dans un premier temps s'il s'agit de mutins ou de militaires fidèles au pouvoir envoyés pour la sécuriser, selon l’AFP.
Abdoulaye Konimba KONATÉ
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