L'Égypte réagit à la crise soudanaise et nie toute ingérence militaire

L'Égypte a récemment démenti toute implication dans le conflit soudanais, une déclaration qui soulève des questions sur les relations complexes entre ces deux pays voisins. Alors que le Soudan est plongé dans une guerre civile dévastatrice, les accusations d'intervention égyptienne par des figures clés du conflit, comme Mohamed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (RSF), mettent en lumière les tensions sous-jacentes.

Les accusations et la réaction égyptienne

Récemment, Dagalo a accusé l'Égypte d'avoir fourni un soutien militaire à l'armée soudanaise, incluant des avions de guerre. En réponse, le gouvernement égyptien a fermement nié ces allégations, affirmant qu'elles étaient infondées et destinées à détourner l'attention des véritables enjeux du conflit.

Cette déni s'inscrit dans une stratégie plus large d'Égypte visant à maintenir une image de non-ingérence tout en naviguant dans un environnement géopolitique complexe.

Les implications régionales

La position de l'Égypte est d'autant plus délicate qu'elle doit jongler avec ses propres préoccupations sécuritaires. Le Caire craint que le chaos au Soudan ne déborde sur son territoire, exacerbant les défis liés à la migration et à la sécurité.

En accueillant plus de 450 000 réfugiés soudanais depuis le début du conflit, l'Égypte tente également de se positionner comme un acteur humanitaire tout en gardant ses intérêts nationaux à l'esprit.

Contexte historique et relations bilatérales

Les relations entre l'Égypte et le Soudan sont marquées par une histoire tumultueuse, oscillant entre coopération et rivalité. Depuis l'indépendance du Soudan en 1956, les deux pays ont partagé des liens culturels et économiques forts, mais aussi des conflits d'intérêts, notamment autour de la gestion des ressources du Nil. L'Égypte a longtemps considéré le Soudan comme un allié stratégique, surtout dans le contexte de ses tensions avec l'Éthiopie concernant le grand barrage de la Renaissance.

Ce déni par l'Égypte de toute implication dans le conflit soudanais souligne non seulement les tensions entre les deux nations, mais aussi les défis géopolitiques plus larges qui façonnent cette région. Alors que le Soudan continue de lutter contre les violences, la question demeure : jusqu'où l'Égypte ira-t-elle pour protéger ses intérêts sans compromettre sa position diplomatique ?

Crédit photo : A.N