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Le 29 janvier 2025, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont officiellement quitté la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une décision qui intervient après une année de tensions diplomatiques et de conflits internes. Ce retrait, qui s'inscrit dans un contexte de coups d'État militaires, a été annoncé lors d'une conférence de presse à Abuja par Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.
Contexte du retrait
La rupture a été précipitée par le coup d'État au Niger en juillet 2023, qui avait entraîné des sanctions économiques sévères de la CEDEAO. Les trois pays, désormais unis dans l'Alliance des États du Sahel (AES), ont dénoncé ces sanctions comme "inhumaines et illégitimes". Ils reprochent également à cette organisation sous-régionale son incapacité à les soutenir efficacement dans la lutte contre les violences jihadistes et son alignement présumé sur les intérêts français.
Réactions et manifestations
Le retrait a suscité des manifestations massives dans les capitales des trois pays, où des milliers de citoyens ont exprimé leur soutien aux régimes militaires en place. À Niamey, Ouagadougou et Bamako, les manifestants ont dénoncé l'influence française et célébré ce qu'ils considèrent comme une affirmation de leur souveraineté nationale. Des slogans “hostiles” au président français Emmanuel Macron ont résonné dans les rues, illustrant un rejet croissant des anciennes puissances coloniales.
Conséquences pour la CEDEAO
Avec ce départ, la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest se réduit à 12 membres. L'organisation a déclaré qu'elle restera ouverte au dialogue et a demandé aux pays membres de reconnaître les documents d'identité des ressortissants des pays sortants jusqu'à nouvel ordre. Les échanges commerciaux entre ces nations et les autres membres de la CEDEAO pourront continuer selon les règles en vigueur, permettant ainsi une certaine continuité économique.
Perspectives futures
Les pays de l'AES envisagent désormais de renforcer leurs liens avec d'autres partenaires internationaux tels que la Russie et la Turquie. Ils continuent également d'utiliser le franc CFA dans le cadre de l'Union Économique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA).
Alors que les discussions sur les modalités futures de leurs relations avec la CEDEAO sont à prévoir, la dynamique régionale pourrait évoluer en fonction des alliances stratégiques que ces pays choisiront d'établir.
AFP-JolibaFM
Crédit photo : AFP
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