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Le tribunal de Première instance de Rabat a prononcé, ce 11 novembre 2024, une peine de 18 mois de prison ferme contre le journaliste Hamid El Mahdaoui, Directeur du site d'information Badil.info. Cette décision fait suite à une plainte déposée par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui a accusé El Mahdaoui de diffamation et d'injure publique. En plus de la peine d'emprisonnement, le journaliste devra verser 1,5 million de dirhams (environ 93117000 de FCFA) en dommages-intérêts au ministre.
L'affaire a été déclenchée par la diffusion d'une vidéo dans laquelle El Mahdaoui accuse Ouahbi de corruption et de fraude, affirmant détenir des preuves incriminantes. Ces allégations ont été jugées non fondées par le tribunal, qui a appliqué les articles 443 et 444 du Code pénal marocain pour justifier sa décision (Code pénal marocain - Article 443, Code pénal marocain - Article 444).
La défense du ministre avait initialement réclamé une indemnisation de 10 millions de dirhams (environs 620780500 de FCFA), illustrant l'ampleur des tensions entre les deux parties.
Réactions et implications
Cette condamnation a suscité de vives réactions tant au niveau national qu'international. Des organisations telles que Reporters Sans Frontières (RSF) ont dénoncé cette décision comme une atteinte à la liberté d'expression et un moyen d'intimidation à l'encontre des journalistes. L'avocat d'El Mahdaoui, Me Omar Daoudi, a qualifié ce procès de « procès politique », soulignant que l'utilisation du Code pénal pour traiter des affaires journalistiques constitue une menace sérieuse pour la liberté de la presse au Maroc.
La condamnation d'Hamid El Mahdaoui pourrait avoir des répercussions durables sur le paysage médiatique marocain. Les observateurs appellent à une clarification des lois régissant la presse afin de protéger les journalistes contre les abus judiciaires et garantir un espace public où la critique est non seulement permise mais encouragée.
Crédit photo : Africanews
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