Une ancienne ministre togolaise des Armées, membre de la famille Gnassingbé, a fortement critiqué le pouvoir dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, appelant notamment Faure Gnassingbé, à la tête du pays depuis 20 ans, à démissionner.
Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux depuis dimanche, Marguerite Gnankadè, ancienne ministre des Armées togolaises (octobre 2020-décembre 2022) et belle-sœur de Faure Gnassingbé, appelle le dirigeant togolais à démissionner.
L’actuel régime "a eu le temps, les moyens et toutes les opportunités pour changer le destin du Togo. Malheureusement, il a échoué et il n’y a plus d’excuses", a martelé l’ancienne ministre.
"Laisser Faure Gnassingbé au pouvoir encore ne changera rien", a-t-elle affirmé, avant d’ajouter : "Il doit d’une manière responsable démissionner pour laisser la place à une transition apaisée, inclusive et nationale, en vue de la reconstruction de notre pays".
Mme Gnankadè a invité le peuple togolais "à prendre ses responsabilités pour intensifier son engagement citoyen dans la paix et la légalité, pour que le changement tant attendu devienne réalité".
"Garder le silence face aux dérives que j’ai constatées quand j’étais dans le gouvernement serait trahir les valeurs qui me sont chères et qui constituent mes repères de vie", a-t-elle poursuivi.
Depuis plusieurs mois, Marguerite Gnankadè publie des tribunes dans lesquelles elle dénonce la gestion de Faure Gnassingbé.
En réaction, le Ministre de la Réforme du service public, du Travail et du Dialogue social, Gilbert Bawara, avait qualifié en juin ses sorties "d’agissements".
"Quand on a assumé des responsabilités d’Etat... on se doit de se comporter avec une certaine dignité", avait-il commenté sur une télévision privée.
"Je suis sûr que l’histoire fera son œuvre si un jour on devrait jeter un coup d’œil sur son parcours dans les responsabilités diverses qu’elle a eues à assumer depuis des années, y compris en tant que ministre des Armées", avait-il ajouté.
En fin juin, de sources concordantes avaient annoncé qu'au moins sept personnes ont été tuées et des dizaines blessées lors de manifestations contre la hausse du prix de l'électricité. Ces manifestations visaient également la révision constitutionnelle permettant à Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir à la tête du Togo depuis 2005.
Source : AFP
Crédit photo : Jeune Afrique